Table ronde autour du sujet de l’évaluation de l’impact social

La Fondation de Luxembourg a réuni le 22 avril 2010 un groupe d’experts d’origines très variées pour discuter des meilleures pratiques

 

 

Beaucoup d’associations sans but lucratif, d’organisations non gouvernementales, d’entreprises sociales, de fondations et autres bailleurs de fonds sont unis par un objectif commun: le changement social. Mais comment les acteurs du secteur social peuvent-ils déterminer s’ils remplissent vraiment leur mission et atteignent des résultats concrets ? L’évaluation de l’impact social (Social Impact Assessment) est un outil important dans leur effort constant d’amélioration de l’efficience de leurs programmes.

 

L'objectif de l'évaluation de l'impact social est de trouver des améliorations qui augmentent la valeur des programmes pour les populations bénéficiaires. Une approche basée sur une réévaluation et adaptation constante des pratiques aide les organisations à mieux planifier, mettre en œuvre plus efficacement et développer à plus grande échelle des projets en faisant une utilisation optimale des ressources disponibles.

 

Pour la Fondation de Luxembourg, le suivi et l’évaluation continuelle des projets sont à la base de toute action visant un impact social. Ainsi, dès la formulation des projets, la Fondation de Luxembourg travaille avec ses partenaires pour intégrer les systèmes appropriés d’auto-évaluation et de mesure de l’impact social. La Fondation de Luxembourg est sensible au débat sur la façon de mesurer l'impact social provenant en grande partie de la difficulté à définir et évaluer le changement social.

 

C’est pour cette raison que la Fondation de Luxembourg a réuni le 22 avril 2010 un groupe d’experts d’origines très variées pour discuter des meilleures pratiques et perspectives de l’évaluation de l’impact social au Luxembourg. Les représentants de plusieurs bailleurs de fonds, ONG, Université, institutions de recherche, banques et prestataires de services ont d’abord écouté la présentation d’une nouvelle étude de McKinsey&Company intitulée «Learning for social impact. What foundations can do.» présentée par Laura Callanan, spécialiste en Philanthropie chez McKinsey&Company à New York. L’étude portant sur les pratiques en matière d’évaluation de l’impact social de 25 fondations de premier plan aux Etats-Unis confirme certaines tendances identifiées depuis un certain temps dans le secteur. Un afflux de nouveaux donateurs, ainsi que de nouveaux talents des domaines comme la technologie et le venture capital poussent le secteur social à développer de nouveaux outils de mesure de l’impact et à adopter des pratiques d’auto-évaluation plus proches de celles du monde des affaires. Le besoin et la volonté des investisseurs sociaux d’afficher des résultats crédibles basés sur des données chiffrées combiné à une attente accrue des gouvernements et du grand public envers le secteur social pour des solutions innovantes influencent aussi la professionnalisation du secteur.

 

Les participants à cette table ronde ont rappelé que l’évaluation de l’impact social n’est pas un nouveau phénomène et que le secteur social a contribué à l’élaboration d’outils qui ont ensuite aussi été repris par d’autres branches. Ces développements ont été accélérés par l’avènement de nouvelles technologies de communication qui contraignent les acteurs du secteur social à répondre de plus en plus précisément aux demandes d’informations qui leurs sont adressées au vu de leurs statut et responsabilités particulières. Il s’ensuit une multiplication et grande diversification des modèles d’évaluation et de traitement de l’information.

 

Le consensus développé par la table ronde est qu’une collaboration renforcée entre tous les acteurs du secteur social serait mutuellement bénéfique. Ils doivent tous répondre à la demande de transparence et se positionner pour rester à la pointe de l’évaluation de l’impact social. Ils devront ensemble définir les meilleures pratiques pour travailler avec les bénéficiaires sur l'évaluation, se mettre d'accord sur un nombre limité de paramètres communs et construire un système d’apprentissage et de partage des leçons.

 

             

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