Un ascenseur miraculeux

Fondation La Marck

En 2019, les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, qui ont fondé un réseau d’écoles, de crèches, de foyers et d’hôpitaux au Liban, et dont la maison provinciale est à Beyrouth-Achrafieh, nous ont demandé de financer un ascenseur pour leur école primaire de Beyrouth-Rmeil, dite école de l’Immaculée Conception, dirigée par sœur Marlène et qui accueille essentiellement des enfants de réfugiés.

 

Les enfants sont souvent handicapés du fait des guerres et des attentats, ce pourquoi une équipe de soignants et de psychologues s’occupe d’eux et des animations ludiques ont été mises en place pour favoriser leur intégration. Le projet comportait une cabine de grande capacité, dont le miroir du fond était gravé de motifs religieux. Il a été construit au cours de l’été.

 

Rmeil est sur le versant nord de la colline d’Achrafieh et au plus près du port qu’il domine. Le quartier était donc en première ligne au moment de la terrible explosion du 4 août 2020. Ce soir-là, vers 18 heures, une première explosion a eu lieu et sœur Marlène est montée sur le toit pour voir ce qui se passait. Là, elle a vite compris la gravité de la situation en découvrant un gigantesque incendie qui ravageait le port et dégageait une épaisse fumée sur fond de détonations. Instinctivement, le danger l’a poussée à chercher refuge dans l’endroit qui lui paraissait le plus sûr : la cabine de l’ascenseur.

 

A peine les deux portes s’étaient-elles refermées sur elle que la seconde explosion, la plus dévastatrice, a eu lieu. Sœur Marlène y est restée longtemps, recroquevillée sur elle-même, jusqu’à ce qu’on parvienne à la faire sortir. Elle a alors découvert un paysage de désolation dans et autour de l’école. Plus aucune porte, plus aucune fenêtre, murs et plafonds fissurés, des gravats partout et surtout la porte extérieure de l’ascenseur comme enfoncée à coups de bélier, alors que la cabine était intacte. Son instinct ne l’avait pas trompée et ce cocon protecteur lui a sauvé la vie. Hélas pour sœur Marlène et sa communauté, une autre sœur, plus âgée, qui n’avait pas compris l’urgence de la situation, est morte sur le coup.

 

    

 

Cela fait maintenant des années que nous travaillons avec sœur Marlène et nous avons vite apprécié son dynamisme, sa maestria à manier les instruments modernes de communication, à faire des reportages photos, à réaliser des vidéos, au point qu’on ne l’appelle plus entre nous que la sœur geek. Autant dire que cela a été un grand bonheur pour la fondation La Marck d’apprendre que cet ascenseur que nous avions financé lui avait sauvé la vie !

 

Visualier le clip de M6Info avec la soeur Marlène (1:06), en cliquant ici.

 

             

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